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Bayrou s’en va. Bon débarras !

, par  NEMO , popularité : 27%
NJ-Ile de France
Bonjour Visiteur à partir du 15 juillet 2025

Avec Bayrou aux commandes, on allait voir ce qu’on allait voir. Il est venu, il a vu, et il est reparti.

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Ceux qui me lisent connaissent mon opinion sur Bayrou, l’homme « augmenté » qui savait tout mieux que personne, qui disait le bien et fustigeait le mal, etc… etc… Après plus de 30 ans de pantouflage dans des partis politiques, dans son esprit, être nommé premier ministre n’était pas son bâton de maréchal, mais la dernière marche avant l’accès au grade suprême, président de la République. Premier ministre, il pensait sincèrement, du moins je le crois, qu’il allait casser la baraque, comme on disait des chanteurs yéyé qui rendaient dingue le public de l’Olympia. Hé bien figurez-vous que, alors que 99,99999% des Français ont pu constater qu’il n’a rien cassé du tout, lui est persuadé qu’il a été le premier ministre le plus courageux de la 5ème République. Que c’est lui, et lui tout seul, qui a enfin dévoilé la vérité de la situation financière catastrophique du pays. Et que c’est encore lui qui a proposé à des Français abrutis par des décennies d’ingurgitation de tranquillisants médiatiques, le remède de cheval qui seul pouvait sauver la République ! Pauvre Bayrou ! Enfin, quand je dis « pauvre », c’est une façon de parler. Parce que si la France s’est clochardisée depuis que lui et bien d’autres ont acquiescé à la politique de renoncement qui nous a menés à la banqueroute -j’aurai la charité de ne pas rappeler ses prises de position pendant sa brillante carrière-, la situation financière de Bayrou, elle, serait plutôt florissante, ne serait-ce que par le montant de sa retraite (Sarah Knafo, toujours très bien informée, avance le chiffre de 28.000 euros par mois).

Donc, Bayrou est tombé, croit-il, parce que les Français n’ont pas accepté son diagnostic : l’endettement insupportable du pays. Après nous, le déluge, en quelque sorte. Sauf qu’il a cru que les Français étaient assez stupides pour avaler l’idée que des augmentations d’impôts et de taxes étaient en réalité des économies. 44 milliards de prétendues économies, les deux jours fériés supprimés et non payés, la suppression des 10% d’abattement pour les retraités et des niches fiscales, le gel des pensions, le non-remboursement par l’AME d’anneaux gastriques ou de décollement des oreilles ? Et le train de vie de l’État, et les allocations non contributives, et le nombre invraisemblable d’élus, et le mille-feuilles administratif, et les agences d’Etat, et le sévice public de l’audio-visuel, et l’Arcom, et les ronds-points, et les aides loufoques à des pays qui se portent mieux que nous ou qui nous crachent à la gueule, et l’Ukraine, et, et, et… Surtout, ne rien toucher à ce qui risquerait de fâcher au centre, ou à gauche, ou le Maghreb, ou l’Afrique subsaharienne, ou les gender fluide, mais fâcher les chrétiens, on peut… Bayrou ou le courage, laissez-moi rire.

Encore que, cette fois, il n’avait pas relancé son idée maîtresse d’inscrire dans la constitution l’interdiction de déficits budgétaires liés au fonctionnement de l’État, pour réserver les dépassements à l’investissement. Sans doute estimait-il que c’était trop de changement d’un coup pour des Français qui carburent au prozac. J’avais écrit en son temps combien cette distinction était ridicule, et pour cause : qu’est-ce qui empêche un État de bricoler un budget équilibré recettes/dépenses de fonctionnement, et de faire passer le déficit en investissement ? Construire un rond-point inutile, le siège faramineux d’un conseil général, faire à grand frais du tourisme politique à travers le monde quand on est ministre ou président, recruter des clients dans la fonction publique, multiplier les agences pour placer les petits copains, etc… du fonctionnement ou de l’investissement ?

Bayrou, en réalité, comme l’aurait dit le regretté Marcel Pagnol, n’était pas bon à rien, il était mauvais en tout (j’exagère un peu quand même). Si seulement il avait été le seul.

Note : tout au long de cette tribune, j’ai parlé de Bayrou au passé : c’est une façon pour moi de conjurer le sort, afin qu’il ne revienne pas.