JEAN-JACQUES JORDI : UN SILENCE D’ÉTAT (ed. SOTECA)
LES EUROPEENS DISPARUS en ALGERIE
Durant un demi-siècle, le problème des civils européens enlevés par le FLN et jamais retrouvés pour un grand nombre, fut singulièrement occulté. Officiellement, on s’en tint à un chiffre donné en 1964 au Sénat : 3018. A partir de 1965, le silence des médias à ce sujet se fit assourdissant. Les Français disparus furent oubliés tandis que la France prit l’étrange habitude de réserver ses hommages aux victimes de l’autre camp, les pro-indépendantistes. Dans le milieu des Français d’Algérie, on chercha à lutter contre l’oubli. Désormais, la communauté des Historiens comme les Pieds Noirs et les familles concernées disposent d’une étude de qualité, menée selon la méthode historique. Jean-Jacques Jordi a fait des recherches poussées en de nombreux fonds d’archives. Citons : le Service Historique de la Défense, le Centre des Archives Diplomatiques, les Archives Nationales d’Outre-mer, le Centre des Archives Contemporaines, le Centre Historique des Archives Nationales, celles de la Croix Rouge, du Service Central des Rapatriés etc. ;…L’auteur a ainsi apporté une contribution neuve au problème des disparus européens. Il a attaqué de front l’obstacle des 500 dossiers demeurés incertains qui gênait l’obtention de chiffres crédibles.
En accédant aux dossiers du Service Central des Rapatriés, Jordi a pu savoir qui parmi les incertains était réellement disparu ou entré en France métropolitaine. Qu’il s’agisse du massacre du 5 juillet 62 à Oran (où l’auteur confirme la responsabilité et les mensonges du général Katz, comme la criminelle ineptie des directives données à l’Armée française), qu’il s’agisse des exactions de l’été 62 dues à la wilaya 4 (où le FLN préférait enlever des familles entières pour limiter les plaintes), Jordi a montré une solide rigueur. Il éclaire la pratique du nettoyage ethnique par les indépendantistes. Or, il le fait, documents à l’appui, en prenant ses distances avec quelques légendes aussi tenaces qu’absurdes. Son livre est peu réfutable. Il sera plus difficile désormais aux thuriféraires du FLN et aux journalistes sous influence de nier des faits qui les dérangent. On peut regretter que Jordi paraisse sous-estimer les divisions du FLN et les surenchères xénophobes qu’elles alimentèrent .Cet ouvrage, cette étude méticuleuse manquaient.
Les enlèvements d’Européens ont décuplé après le « cessez-le-feu » du 19 mars 1962.L’auteur dénombre 1583 disparus présumes décédés, 123 enlevés dont on a retrouvé les corps et 171 cas incertains résiduels.
–Il arriva qu’un scribe du Ministère des Rapatriés répondit par erreur : 25.000 à une question sur le chiffre des disparus européens. Il confondait avec celui des militaires français tués au combat.En juillet 1962, depuis Alger, Max Clos du Figaro, dénonça courageusement les enlèvements massifs d’Européens. Il ajoutait : » Sur les chiffres, on ne sait rien de sûr. Tout dans ce pays est déformé et amplifié dans des proportions fantastiques. « 2011 11 J.Monneret
Vos commentaires
# Le 3 juin 2014 à 05:30, par Wald el bled En réponse à : DISPARUS en ALGERIE
Salut tout le monde , je suis d’Oran et depuis longtemps je voulais entrer en contact
avec vous . J’ai de bons souvenirs des pieds-noirs parmi lesquels je suis né et qui
m’ont donné un peu leur éducation. Maintenant après 52 ans tout a changé pour moi et
j’ai été toujours obligé de supporter les envahisseurs d’Oran, à savoir les ruraux qui ont déferlé depuis 1962 et qui se considèrent aujourd’hui comme les maîtres de notre chère ville-martyres.
Au sujet de l’article , moi j’étais présent le 5 juillet et je me trouvait ce jour là
vers 11 h au carrefour de la rue Mascara et rue de Tlemcen. A proximité du cinéma Rex en assistant aux manifestations des musulmans pour l’indépendance. Il y avait même un agent ATO qui faisait la circulation. J’ai entendu les premiers coups de feu de la Place d’armes (qui raisonnent toujours dans mes oreilles) et peu après j’ai vu des gens accourir venant de la place d’armes en criant « C’est l’OAS , c’est l’OAS qui tire » , ensuite on s’est sauvé moi et mon père en direction de Lamur .Vers l’après midi j’ai assisté aussi à l’avenue Valmy au passage de voitures chargées d’européens
quand emmenait vers l’abattoir et petit lac pour être assassinés . Nous les arabes on
n’a condamné ces crimes , et beaucoup d’entre-nous se sont fait tués et parfois massacrés en prenant la défense de victimes innocentes (certaines on été cachées par des musulmans et ont pu avoir la vie sauve), même le grand imam de la ville nouvelle Tayeb el Mehadji a dit que c’était haram et que les coupables sont des criminels et seront punis par Dieu .
Voilà mes amis , c’est le témoignage que je peux apporter pour mes souvenirs d’enfant
et je peux même dire que Oran serait un paradis si les pieds-noirs étaient resté .
# Le 5 juin 2014 à 06:22, par Wald el bled En réponse à : DISPARUS en ALGERIE
Bonjour mes amis,
après relecture de mon post , je m’aperçois de
quelques erreurs d’ortographe que je ne me permets
pas d’admettre , à savoir qu’il faut lire :
1 Oran ville-martyre au lieu de ville-martyres
2 premiers coups de feu qui résonnent au lieu de qui raisonnent
3 si les pieds-noirs étaient restés au lieu étaient resté
Vous comprendrez qu’après 52 ans on a perdu en peu la main et à
cause des ruraux qui ont tout déformé .
j’espère que les lecteurs auront rectifié eux-mêmes , merci.