Hocine Ait Ahmed : Chasser les Pieds-Noirs a été plus qu’un crime

Nous n’allons pas écrire ici la biographie d’Hocine Ait Ahmed, l’un des chefs historique (ce qu’il refusait d’être) du FLN et de l’indépendance algérienne.

Cette figure emblématique de la révolution algérienne est décédée le 23 décembre en Suisse, à l’âge de 89 ans, il sera enterré ce prochain vendredi 1er janvier 2016 à Ain El Hammam (Wilaya de Tizi-Ouzou).

Il avait adhéré au PPA dans les années 40 et fut l’une des principales victimes de la « chasse aux Kabyles » ce qui l’obliga à s’installer au Caire (Egypte).

Arrêté par les autorités françaises, en compagnie de Ben bella, Lacheraf, Boudiaf (qui sera assassiné) et Khider, lors du détournement de l’avion (1956) qui devait les conduire du Maroc à Tunis.

Dès son retour en Algérie, Hocine Ait Ahmed s’oppose aux dérives totalitaires et fonde le FFS (Front des Forces Socialistes). Parti qui comptabilisera plus de 400 assassinats non reconnus.

Il tourne le dos au FLN quand un pouvoir militaire se met en place.

Emprisonné lors du coup d’état de Boumédienne (1965), il s’évade de la prison d’El Harrach en 1966, et s’exile une première fois en Suisse.

Ait Ahmed effectuera son retour au pays en 1999, 23 années plus tard, et se présente aux élections présidentielles mais se retire la veille du scrutin afin de dénoncer la fraude inévitable et reconnue.

Il considérait que tout espoir de rédemption était dès lors perdu pour l’Algérie – avait-il tort ? – et que l’avenir de son pays aurait pu être totalement différent.

Il n’aura pas eu la chance de voir l’Algérie dont il avait rêvé et pour laquelle il a sacrifié sa vie.

HOCINE AIT AHMED reconnaissait le rôle positif de la colonisation, réfugié en Suisse. Il déclarait, dans le numéro de juin 2005 de la revue « Ensemble », organe de l’Association Culturelle d’Education Populaire que : « Chasser les Pieds-Noirs, a été plus qu’un crime, une faute car notre chère patrie a perdu son identité sociale ». Il ajoutait : « N’oublions pas que les religions, les cultures juives et chrétiennes se trouvaient en Afrique bien avant les arabo-musulmans, eux aussi colonisateurs, aujourd’hui hégémonistes. Avec les Pieds-Noirs et leur dynamisme –je dis bien les Pieds-Noirs et non les Français- l’Algérie serait aujourd’hui une grande puissance africaine méditerranéenne. Hélas ! Je reconnais que nous avons commis des erreurs politiques et stratégiques. Il y a eu envers les Pieds-Noirs des fautes inadmissibles, des crimes de guerre envers des civils innocents et dont l’Algérie devra répondre au même titre que la Turquie envers les Arméniens ». « Du temps de la France l’Algérie c’était le paradis ! »

**Je suis totalement certain que « ses » paroles ne seront pas reconnues lors des manifestations populaires qui lui rendront hommage ce 1er janvier 2016 !

Vos commentaires

  • Le 8 janvier 2016 à 18:50, par Roland STARACE En réponse à : Hocine Ait Ahmed : Chasser les Pieds-Noirs a été plus qu’un crime

    Comme je l’ai maintes fois écrit, l’Algérie était une terre arable n’est pas arabe, etsi il n’y avait avait eu que des coquillages, elle serait encore française.

    Car quoi qu’on en dise nos américains et les communistes par personne interposée ont été les incendiaires de cette Algérie que nous avions mise en valeur, et qu’un grand homme « par la taille » a volontairement liquidé, enfin vous connaissez mes positions et mes réflexions à ce sujet, dont vous m’avez appris beaucoup de choses à la lecture de votre livre que j’ignorais bien en amont sur l’Indochine puisque à l’époque j’ai effectué ma PMS et je me souviens de la chute de Dien-Bien-Phu ou dans l’amphithéâtre du collège technique à Alger, le capitaine Bartels qui nous faisait l’instruction para, nous avez demandé une minute de silence pour les morts de Dien-Bien-Phu qui avait tenu jusqu’au bout et dont un guignol soi-disant général avait volontairement mis nos parachutistes légionnaires dans cette cuvette.

    Il en fut de même de notre grand général, qui avait décidé de sacrifier une unité de dragons, et dont heureusement le Colonel commandant la base aérienne de Bône avait envoyé l’aviation pour les soutenir et les poursuivent les rebelles jusqu’à Saquiete sidi Youssef ; inutile de vous dire que ce colonel ne monta jamais en grade.

    Pour le moment les archives de la grande Zora ne peuvent être lues car là aussi il a tout prévu. J’ose espérer comme je l’avais dit lors de sa mort qu’il n’y aura plus une place, ni une rue qui portera son nom et en l’état actuel les gogos y croient encore, ce catalyseur de la faillite de l’Occident.