La crise de la politique produit des partis affadis, déphasés. Il n’y a que les Verts qui sortent des sentiers battus, au prix il est vrai de propos déjantés. Mais, au moins, ces écolos loufoques proposent-ils des pistes, des alternatives, des débats. Que retenir du week-end de réflexion organisé par Les Républicains ? Ce lundi, sur RTL, leur président Christian Jacob n’a rien dit, sinon qu’il se félicitait de la participation, ce dimanche, de 1500 jeunes à leur Université d’été. Observer le mutisme de cette formation de gouvernement, qui se félicite d’avoir remporté « victoires sur victoires » (dixit Jacob) aux dernières élections municipales, départementales et régionales, n’est pas le signe d’un bouillonnement intellectuel. Le « gâchis » vient à l’esprit devant ce filet d’eau tiède. Ce ne sont pourtant pas les talents qui manquent. Ce parti ressemble à un grand traumatisé n’ayant pas encore recouvré l’usage de la parole. Les LR en sont restés au souvenir de leur passé. Mais qu’ont-ils à dire, par exemple, sur la gestion de la crise sanitaire, sur ces citoyens qui manifestent chaque samedi pour défendre la liberté, sur le sentiment de déclin qui parcourt l’opinion ? Certes, François-Xavier Bellamy a dit son opposition à la sacralisation de la Santé ; Laurent Wauquiez a fait comprendre qu’il entendait la société civile ; Bruno Retailleau a bien analysé le malaise existentiel ; David Lisnard multiplie les pistes de sortie d’un Etat étouffé par la bureaucratie. Mais ces personnalités ne sont pas sur la ligne de départ. Les LR s’embourbent encore dans le conformisme : il empêche toute ouverture vers le reste de la droite.
Dimanche, Eric Ciotti, candidat LR pour la présidentielle, a fait un pas en déclarant qu’il serait prêt à voter pour Eric Zemmour si, par hypothèse, mon confrère se trouvait face à Emmanuel Macron. Ce scénario est peu probable. Mais une candidature de Zemmour apporterait, dans cette morne plaine, l’indispensable électrochoc de ses lucidités et de ses convictions, seules capables de dévoiler les postures et les impostures. Surtout, cet aveu de Ciotti laisse voir la fragilité des interdits idéologiques qui empêchent à ce jour les Républicains d’envisager le début d’un rapprochement avec le RN en vu d’une victoire. Même si Zemmour ne se prive pas de critiquer Marine Le Pen, leurs divergences ne sont pas exclusives d’un rapprochement. La guerre des ego est une calamité qui ajoute de la bêtise à une crise collective de l’intelligence. Actuellement, la victoire est promise à Macron confrontée à Le Pen. Or le chef de l’Etat non plus n’a pas fait l’effort de penser le nouveau monde. Son bilan se résumera à la PMA pour toutes, au congé parental, à la vaccination forcée et au surendettement public. Dans son dernier essai (1), Robert Redeker rappelle combien l’Etat est devenu fragile : « Les Etats se dessèchent, tombent en friches, par l’effet de le désertion passive des peuples ». Ce diagnostic vaut aussi pour les partis boudés par le peuple. C’est lui que la droite étriquée doit écouter.
(1) Réseaux sociaux : la guerre des Léviathans, Editions du Rocher
Vos commentaires
# Le 14 septembre 2021 à 19:13, par Suzanne de Beaumont En réponse à : Les Républicains, embourbés dans leur morne plaine
Eh oui les LR souffrent de ce à quoi ils ont réduit les français par leur adoption des théories communistes, couper tout ce qui dépasse de la morne masse, et pour cela inciter et même obligé chacun à dénoncer son prochain pour qu’aucune tête n’échappe au massacre.
Notre grand homme Charles De Gaulle a mis les communistes au pouvoir et leur a donné la maitrise de la politique intérieure pendant que lui se consacrait à combattre les américains.
Le résultat, la perte de l’Algérie dans des conditions atroces pour les populations. Les communistes ont réussi à persuader les appelés qu’ils étaient envoyés à la mort par leur propres généraux, en oubliant que c’est Mitterand qui a pris la décision de les envoyer en Algérie, contre l’avis de bien des chefs militaires
Les français infantilisés à outrance, les résultats catastrophiques scolaires et universitaires le montrent, ne sont plus capables de redresser la tête , ils se complaisent dans une attitude dictée par le principe de précaution, autre innovation ubuesque.