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Ce que souhaiteraient ne plus entendre les Français d’Algérie
Même si certains s’en sont accommodés et si d’autres le revendiquent avec fierté, comme un étendard, je n’apprécie pas du tout le terme « pieds-noirs » qui, j’en suis persuadé, contient une connotation péjorative, étiquette qui nous a été attribuée par nos adversaires dans le seul but de nous distinguer parmi tous les Français pour mieux nous isoler et nous condamner.
Vous conviendrez qu’il est plus facile d’accepter pour le peuple français de sacrifier un million de pieds-noirs qu’un million de Français fussent-ils d’Algérie comme d’autres sont de Corse ou de Bretagne !
En Algérie on nous appelait et on s’appelait Français d’Algérie ou Européens, et les Arabes nous appelaient Roumis ou Ensara. En réalité on était tous Français : les uns d’origine, les autres par naturalisation comme les Juifs, les Espagnols, les Italiens, les Maltais, et en plus petit nombre les Allemands, les Luxembourgeois, les Grecs, les Irlandais…
A ma connaissance, en Algérie on ignorait le terme « pied-noir » . Personnellement je l’ai découvert après 1962 en France. J’ai donc, pour les raisons que j’ai indiquées plus haut et pour rester fidèle à l’ancienne et seule appellation qui me convient, conservé le terme de Français d’Algérie comme notre compatriote Albert Camus qui ne prononce pas ou peu souvent le mot « pied-noir », l’avez-vous remarqué ? Lui aussi parle d’Européens ou de Français d’Algérie.
Aujourd’hui encore, plus de 50 ans après, on ne veut pas connaître et dire la vérité longtemps étouffée conjointement par les gouvernants français et algériens successifs et qui sur ce point au moins ont de bonnes raisons de s’entendre car leur conduite est loin d’être exemplaire ! Même l’ouverture bien tardive des archives (Un silence d’Etat de J.J. JORDI ) jusque-là cadenassées, ne semble pas outre mesure troubler leur conscience.
Les responsables sont persuadés que la véritable histoire de l’Algérie est - et restera - celle qu’ils ont eux-mêmes écrite. L’Histoire, tout le monde le sait, est écrite par les vainqueurs ! Les jeunes Algériens, qui comprennent bien que l’Histoire qui leur est racontée par le FLN et ses sympathisants est loin d’être vraie, commencent à douter sérieusement de ce qui se dit sur la présence française en Algérie pendant 132 ans ! Ils veulent savoir (Algérie : le vrai état des lieux-50 ans d’indépendance de Frédéric PONS - Calmann-Levy 2013) d’autant que leur pays ne semble pas avoir décollé, bien au contraire, depuis l’indépendance. C’est un échec total cette indépendance, comme dans beaucoup d’autres pays africains, tout le monde le sait, et en France plus qu’ailleurs, mais on préfère se taire ! Il ne faut pas le dire car on pourrait découvrir que les vraies raisons qui ont poussé De Gaulle (DG) à lâcher l’Algérie, l’abandon d’une partie intégrale du territoire (15 départements français !) ne sont pas totalement celles qui ont été invoquées !
C’est parce que principalement l’Algérie coûtait cher à la France et qu’elle aurait davantage coûté encore si on avait élevé le niveau de vie de ses habitants, que l’indépendance a été accordée à ce pays ! Oui , je ne le croyais pas … C’est tout simplement ignoble ! Une deuxième raison : DG ne souhaitait pas l’intégration ou l’assimilation pour éviter que la France, sous la menace démographique (forte natalité chez les musulmans algériens), ne s’algérianise ! Certains propos cités par le Général sont sans ambiguïté et pourraient même aujourd’hui lui être reprochés, parce que racistes ! La rébellion aurait servi de prétexte puisque même une fois matée, l’armée française ayant eu raison des dernières poches de résistance, DG a quand même poursuivi son but : larguer à n’importe quel prix cet encombrant boulet !
C’est comme si aujourd’hui on décidait d’accorder l’indépendance aux régions ou départements français les plus pauvres ou économiquement faibles (Corse, Bretagne, Corrèze,…) ! Le peuple français ne l’accepterait pas et c’est tant mieux. On a préféré bien sûr aux yeux de tous (y compris l’International) donner comme prétexte qu’on offrait à un peuple brutalement soumis et colonisé depuis plus d’un siècle son indépendance et sa liberté ! C’est beaucoup plus acceptable que d’invoquer de basses raisons économiques . Comme l’avait analysé parfaitement Albert CAMUS qui était bien placé pour en parler, des réformes étaient certes nécessaires et urgentes mais le départ forcé des Européens d’Algérie (la valise ou le cercueil) a été fatal aussi à l’Algérie et aux Algériens. Peut-être encore davantage que pour les Français d’Algérie repliés en France ou ailleurs (Espagne, Argentine, Canada, Israël, Nouvelle Calédonie,…) et qui, dans l’ensemble et malgré l’accueil qu’ils ont reçu particulièrement de la « L’Amère Patrie », ont fait surface et contre mauvaise fortune bon cœur ! Certains d’entre eux qui vivaient misérablement ou presque en Algérie sont heureux de dire qu’ils sont mieux installés ici que dans leur pays natal. Excepté le soleil, la douceur de vivre et leurs morts dont les sépultures sont régulièrement profanées ou pillées laissant apparaître des ossements livrés aux intempéries, ils ne regrettent rien. Nous sommes bien loin des clichés savamment entretenus par nos ennemis de toujours (PC) et l’Intelligentsia française (Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, BHL, Pierre Nora, Benjamin Stora,… et tant d’autres) du colon méprisant et suffisant, fumant cigare, roulant Cadillac, et exploitant abusivement ses ouvriers !... Ces Français, ceux qui ont eu la chance de ne pas perdre la vie mais tout le reste, ont pour la plupart réussi leur vie et celle de leurs enfants en France. Vous les voyez vivre, chers compatriotes Français de Métropole, puisqu’il vous a été donné de les côtoyer et parfois de les fréquenter amicalement depuis plus d’un demi-siècle. Vous font-ils pitié ? Ils ne sont plus à plaindre. Ils l’ont été lors de leur exode. Mais aujourd’hui, les Français d’Algérie ne font pas pitié. Ils ne demandent aucune pitié d’ailleurs.
Ils souhaitent uniquement que leur souffrance et l’injustice dont ils ont été victimes soient reconnues par les Français. Ils ne veulent plus être considérés éternellement comme des bourreaux alors que la vérité est tout autre ! Ce sont des victimes à qui, lâchement, on continue de faire porter le « chapeau » !
Les Français d’Algérie ne comprennent pas que ces Algériens, qui ont lutté à feu et à sang pour reconquérir leur pays, aient pu, aussitôt l’Algérie indépendante, l’abandonner pour venir s’installer en France, le pays colonisateur !
Alors pourquoi nous avoir chassés ? Etait-ce vraiment la possession de leur terre que souhaitaient ces Algériens ou plutôt notre départ ? Quel gâchis !
Les Français d’Algérie ne supportent pas que les médias français offrent si complaisamment l’antenne et le micro aux adversaires d’hier surtout quand il s’agit de tueurs, d’assassins et de poseuses de bombes qui ont fait tant de victimes militaires et civiles pour la plupart innocentes.
Les Français d’Algérie ne supportent pas que l’on passe en France des films à la gloire des Algériens financés en partie par des fonds publics et dont l’objectivité n’est pas respectée.
Les Français d’Algérie sont fatigués d’être pour un oui ou pour un non brocardés (dernier exemple Eva Joly qui les compare aux Roms ?).
Les Français d’Algérie sont las de s’entendre dire qu’ils sont racistes, eux qui partageaient plus souvent la vie de leurs ouvriers que certains patrons ou chefs d’entreprise métropolitains, les invitant parfois à leur table. Le politologue Thomas Guenole récemment auteur d’insultes racistes contre les PN devra prochainement répondre devant la justice (plainte déposée par le Cercle Algérianiste).
Les Français d’Algérie ne supportent pas de voir des scènes de violence en France menées par ces jeunes d’origine algérienne qui sont peu enclins à retourner dans leur pays pourtant désormais libre pour les raisons que l’on sait et qui paradoxalement font tout pour que la France qu’ils haïssent ressemble à leur pays d’origine !
Les Français d’ Algérie éprouvent de la peine à voir et entendre leurs compatriotes traiter du sujet avec autant de détachement pour le moins vis-à-vis d’eux-mêmes et des Harkis et avec autant de compassion et d’empathie pour leurs ennemis d’hier !
Les Français d’Algérie ne comprennent pas pourquoi le Peuple de France si prompt à porter secours partout dans le monde à tout individu même étranger en danger, n’a rien fait, bien au contraire, pour leur venir en aide lorsqu’ils étaient en danger de mort ! L’armée française avait reçu l’ordre ignoble de ne pas intervenir la journée du 5 juillet 1962 à Oran, laissant ainsi massacrer, après que l’Algérie fut indépendante, quelques milliers de personnes (femmes, enfants, vieillards, tous innocents et désarmés) uniquement par ce qu’ils étaient européens et qu’ils souillaient une terre d’Islam !) (Oran 5 juillet 1962- Un massacre oublié de Guillaume Zeller). Ce qui évidemment a précipité leur départ ! Peut-on parler comme Jacques Soustelle d’un ethnocide ? Ces Français d’Algérie n’oublieront jamais l’accueil qui leur a été réservé et plus particulièrement par la ville de Marseille, ni les remarques désobligeantes dont ils furent l’objet un peu partout en France (refus à Toulouse de leur louer un appartement par exemple, refus des paroissiens d’un village d’assister à la messe dominicale parce que le prêtre venait d’Algérie !..)
Oui tout cela s’est passé dans notre beau pays de France, il y a seulement 52 ans !
Pour avoir trop diabolisé et stigmatisé les Français d’Algérie et s’être montrés d’une grande mansuétude vis-à-vis des Algériens, les Français risquent bien de connaître dans leur propre pays ce que nous avons vécu les dernières années en Algérie ! Je ne pense pas que DG eût voulu ça !
Mais ce « grand homme » aurait dû, il en avait les moyens, dire aux Algériens : « Vous avez voulu vivre libres dans votre pays, vous avez courageusement combattu pour y parvenir, vous l’avez votre pays, restez-y ! Notre souci premier est maintenant de recaser les Français et les Harkis (plus d’un million de personnes et dans l’urgence) puisque, ignorant les Accords d’Evian, vous leur promettez la valise ou le cercueil ! »
Mais non , les cris et fêtes de l’indépendance n’étaient pas encore retombés que nombre d’Algériens et non des moindres s’exilaient pour venir s’installer en France ! Ce flux n’a jamais diminué et se poursuit encore à une cadence que certains Algériens souhaiteraient amplifier (toujours plus de demandes de visas). C’est souvent l’élite des Algériens (médecins, avocats, enseignants, ingénieurs, journalistes, écrivains,…) qui a quitté le pays. J’en connaissais personnellement quelques-uns.
Les Français devraient se poser des questions, me semble-t-il, sur ce nouvel exode et surtout sa destination ! Un jour il pourrait leur être reproché d’avoir accepté de dégarnir ou priver ainsi la nouvelle Algérie de ses cadres, de ses élites, de ses guides, la plongeant assurément dans le chaos où elle est depuis 1962 comme beaucoup de pays africains après leur indépendance ! Certains Algériens, les jeunes surtout, pourraient bientôt se poser la question de savoir si le général DG ne les aurait pas bernés eux aussi, pressé qu’il était de se débarrasser du boulet algérien ! DG le savait (C’était De Gaulle, Alain Peyrefitte) que l’Algérie était incapable de s’administrer mais la volonté de s’en débarrasser était plus forte ! « Tant pis pour eux et tant mieux pour nous ! » aurait dit le Général à Peyrefitte qui le lui faisait remarquer.
Ce que demandent aujourd’hui les Français d’Algérie c’est qu’on cesse de les diaboliser et d’en faire des boucs émissaires !
Rétablir la Vérité, toute la Vérité tout simplement
Dire qu’ils n’étaient pas seuls coupables dans cette aventure (si coupables il y a !). Après tout, c’est bien la France qui a colonisé l’Algérie et demandé à une partie de sa population (souvent des rebelles, des exclus et des miséreux) d’aller civiliser et peupler ce pays qui d’ailleurs n’en était pas un ! L’Algérie n’existait pas en tant qu’entité géographique organisée. C’est la France qui a donné à l’Algérie son nom et ses frontières et qui a réuni ses populations et tribus éparses souvent en guerre entre elles ! C’est la France qui a apporté l’hygiène et les infrastructures (routes, eau courante, ports, ponts, barrages, villes, hôpitaux, écoles, fermes modèles ou pilotes), la scolarisation, le cadastre, les services sociaux, des cultures et plantations dans des régions sauvages, incultes, inhospitalières, souvent insalubres où il a fallu de gros efforts que seules plusieurs générations de colons français ou devenus français (espagnols , italiens, maltais,..) ont fournis pour en faire un pays moderne et riche (malgré tout) en plein essor et largement convoité en 1950/1960 par les autres Etats de la planète après la découverte des gisements sahariens de gaz et de pétrole par les Français peu avant leur départ .
La France donc, comme le dit notre prix Nobel de littérature Albert Camus, lui aussi d’origine bien modeste, n’a pas à s’affranchir de ses responsabilités dans l’affaire algérienne. C’est toute la France - et pas seulement les PN - qui a profité en son temps de la colonisation de l’Algérie (ce qui était tout à fait normal) et c’est donc s’il y a eu des erreurs faites, à la France toute entière de se sentir responsable. Trop facile et peu glorieux de se retirer pour laisser accuser seuls les PN ! En Algérie c’était la France qui commandait et c’est encore Elle qui fixait le salaire des ouvriers, c’est encore Elle qui avait le pouvoir de nous imposer des réformes et c’est toujours Elle, et Elle seule, qui avait le pouvoir de décision, il faut reconnaître aussi que c’est Elle qui finançait la plupart des grands travaux.
Ainsi c’est toute la France qui doit se sentir responsable de la tragédie algérienne. Elle ne doit pas s’absoudre elle-même et laisser à d’autres le soin de régler la note ! En l’occurrence les Français d’Algérie rendus seuls responsables de ce qui leur est arrivé « Crevez-les, ils l’ont bien mérité » ( Chroniques Algériennes 1939-1958 d’Albert Camus ) !
Par ailleurs cette France, plutôt que de battre sa coulpe et de s’abandonner honteusement dans une repentance aussi injustifiée qu’inutile qui divise les Français eux-mêmes, ferait mieux d’affirmer ce qu’elle a réalisé de positif, de grand et de beau en Algérie ! Le monde entier le sait. Certains Algériens eux-mêmes aujourd’hui en conviennent et avouent regretter notre départ ! (propos de M.Hocine Ait Ahmed, ancien chef historique du FLN ) [1]
Ce serait la meilleure façon de s’attacher les populations issues de l’émigration et en tout premier lieu
les « Jeunes » ! Sinon nous risquons à plus ou moins long terme de connaître ce qui s’est passé en Algérie, mais cette fois sur le sol français !
Jean-Paul VICTORY
Toulouse le 15 janvier 2014
NB : le terme « Rapatrié » est lui aussi une ineptie quand on sait que près de la moitié des Français d’Algérie étant d’origine étrangère n’étaient donc jamais partis de France, de cette France que la plupart d’entre eux ne connaissaient pas et qu’ils ont découverte pour la première fois en quittant définitivement l’Algérie .
Par ailleurs nous vivions en Algérie et l’Algérie c’était la France. L’Oranie était un département français, que je sache , nous vivions donc dans notre Patrie.
Le mot « dépatrié » , peu agréable il est vrai, aurait davantage convenu à la situation des Français d’Algérie chassés de leur pays natal en 1962.
Vos commentaires
# Le 18 janvier 2014 à 14:20, par Menhir En réponse à : Quel prix pour les Français d’Algérie ?
Monsieur Victory, une simple question, s’il vous plait :
« Vous êtes né en quelle année, et où ? »
Merci de bien vouloir me répondre !
# Le 20 janvier 2014 à 13:34, par Jeanpaul.victory En réponse à : Quel prix pour les Français d’Algérie ?
Je suis né en 1939 à Oran
# Le 20 janvier 2014 à 15:55, par Menhir En réponse à : Quel prix pour les Français d’Algérie ?
Bon. Vous avez 4 années de moins que moi. Mais je ne vois pas pourquoi vous êtes vexé par l’appellation PN. Bien au contraire, vous devriez en être fier, tout au moins par vos ascendants. Pour ma part, je ne me vexe pas si les Albigeois considèrent que je suis parisien si, breton immigré né en banlieue de Paris par hasard, elevé en Bretagne par mes parents, éduqué en tant que Titi de barrière (Les barrières sont les lieux dits après les portes autour de Paris), qu’à Paris,ou par ailleurs il y a plus (sse, +) de provinciaux que de vrais parisiens, on me désignait plouc ou mao. A un jeune maghrébin qui se disait arabe, je lui ai demandé où il était né, il m’a répondu : « A Gaillac... ». Je lui ai donc dit qu’il était français mais d’origine berbère puisque ses parents étaient d’origine marocaine et naturalisés depuis que son père avait débarqué à Fréjus avec la 3è Division de Monsabert en 1944 et avait choisi de vivre en Midi Pyrennées. Et qu’il devait en être fier, que les arabes étaient originaire d’Arabie mais pas du Maroc, qu’ils étaient pour le Maghreb des « envahisseurs » tout comme les boches en 1940 ! Alors, vive les Pieds Noirs, y a pas d’lézard ! (Marc m’a demandé de traduire mon argot. Lézard = problème, emmerde,difficulté)
# Le 20 janvier 2014 à 11:39, par Hélène SORIN En réponse à : Quel prix pour les Français d’Algérie ?
J’ai apprécié cet article.
La réserve de l’auteur sur l’appellation « pied-noir » n’est pas complétement fausse mais il n’empêche que, nous français d’Algérie, l’avons adoptée bien volontiers !
Quant à Camus, le pauvre, il n’a pas eu le choix de l’accepter ou non car, sauf à me tromper, il était déjà mort, quand les médias nous ont ainsi baptisés (vers 1960-1961, me semble-t-il ?)
# Le 26 janvier 2014 à 00:41, par uning En réponse à : Quel prix pour les Français d’Algérie ?
Vousécrivez : "je n’apprécie pas du tout le terme « pieds-noirs » qui, j’en suis persuadé, contient une connotation péjorative, étiquette qui nous a été attribuée par nos adversaires dans le seul but de nous distinguer parmi tous les Français pour mieux nous isoler et nous condamner."
Pourquoi donc utilisez-vous "PN" ou "pieds noirs" plusieurs fois dans l’accueil de ce journal ?
# Le 26 janvier 2014 à 12:08, par NJ_Publication En réponse à : Quel prix pour les Français d’Algérie ?
La Rédaction n’a pas forcément le même avis que les visiteurs.
Pour nous (à la Rédaction) même si tout le monde parmi les rédacteurs n’a pas exactement le même point de vue, PN ou Pieds Noirs est bel et bien un terme générique englobant les populations d’origine des départements d’Algérie.
Ceci comprend les européens et les harkis...
Contrairement à d’autres et c’est leur choix et le nôtre, nous sommes pro- le terme PN car il représente bien l’idée de ségrégation qui nous avons subi.
On nous a considéré comme des étrangers (même pas français semble-t-il) et en + on voit bien que 40% des PN étaient liés à la fonction publique et ont donc été absorbés « en se tenant à carreaux » pour ne pas avoir de problèmes !!
Donc pour certains PN c’est impec,
et pour d’autres,c’est réducteur !!
Le monde est riche de sa diversité, ne vous déplaise cher lecteur....
# Le 29 janvier 2014 à 21:31, par Jeanpaul.victory En réponse à : Quel prix pour les Français d’Algérie ?
C’est juste Uning . Je pensais que l’on me ferait cette remarque à savoir :
je n’apprécie pas le terme Pied-Noir et je l’utilise moi-même dans le texte à plusieurs reprises.
Pourquoi cette apparente contradiction ?
Tout simplement pour ne pas alourdir mon texte . Car il m’aurait fallu répéter plusieurs fois « Français d’Algérie » . Alors que PN suffit à se faire comprendre des lecteurs. J’ai utilisé volontairement PN et non « Pied-Noir » toujours pour la même raison aller plus vite . J’aurais pu aussi utiliser FA . Mais qui aurait compris qu’il s’agissait de Français d’Algérie ?
JPaul VICTORY
# Le 26 janvier 2014 à 10:48, par Jean-Louis En réponse à : Quel prix pour les Français d’Algérie ?
Entièrement d’accord avec Jean-Paul VICTORY : Au départ (après le putsch d’avril 1961 si je ne m’abuse) ce sont bien les soldats du contingent et les média de la gauchosphère qui nous ont affublé du qualificatif « Pieds-Noirs » (péjoratif à leurs yeux cela va de soit comme l’était pour nous le terme Pathos qui désignait à l’origine un canard boiteux). Ils ont ensuite été relayés par les godillots du général à titre temporaire.
Il était en effet plus facile d’abandonner des "PIEDS-NOIRS" au demeurant racistes, xénophobes et gros colonisateurs que de simples « FRANCAIS D’ALGERIE » (de la même manière les départements FRANCAIS d’ALGERIE sont devenus très vite une VULGAIRE COLONIE).
Maintenant, le qualificatif « PIEDS-NOIRS » nous colle tellement à la peau, que nous devons le défendre avec la plus grande des fiertés.
# Le 26 janvier 2014 à 11:41, par Menhir En réponse à : Quel prix pour les Français d’Algérie ?
« ... ce sont bien les soldats du contingent et les médias de la gauchosphère qui nous ont affublé du qualificatif PN... »
Vous savez bien que c’est faux ce que vous affirmez.
Mon frère qui a combattu avec le 68è Régiment d’Artillerie Blindée issu d’AFN en 1942, qui a combattu au sein de la 1ère Armée débarquée à Fréjus, jusqu’à Rhin et Danube, parlait de ses Camarades de combat originaires de chez vous en tant que Pieds Noirs. Selon certains de vos compatriotes, cette appellation vous aurait été donnée par les autochtones parce que les troupes débarquées à Sidi Féruch pour contrôler la zone africaine du nord à cause de l’action des pirates barbaresques avaient des chaussures noires.
Véritable tête d’avoine, vous avez la haine et la rancune dans le coeur. C’est presque à regretter d’avoir combattu pour vous. Tout au moins pour vous seul. Heureusement que certains de vos compatroites en valaient la peine. Ah, et puis M...e !
# Le 26 janvier 2014 à 13:48, par NJ_Publication En réponse à : Quel prix pour les Français d’Algérie ?
Comme d’habitude les divergences sont presque toujours basées sur des quiproquos !!
La question est-elle de connaître l’origine du terme « Pieds Noirs »
ou bien
de savoir à partir de quand ce terme pré existant a été massivement utilisé pour décrire nos populations ?
Si les deux regards sont aussi valables, ce n’est que le deuxième qui a été abordé jusqu’à maintenant....enfin il me semble ?!?!?
# Le 26 janvier 2014 à 15:39, par Jean-Louis En réponse à : Quel prix pour les Français d’Algérie ?
M. Menhir, Guy COAT, alias DiaOulRu, Belzébuth, que ne sais-je encore, peut-être « Bonnet rouge » maintenant ou autre jobarderie, vous commencez sérieusement à me les gonfler. Je ne vous cause pas mon vieux alors restez dans vos Dolmens ou autre Menhirs et respectez les gens qui ne pensent pas comme vous. Je suis né à ALGER comme mon père, mon grand-père et mon premier aïeul, Dominique y est né en 1834. Personne n’a parlé de Pieds-Noirs jusqu’en 1961. Pour nous différencier des Arabes on nous qualifiait d’Européens mais surtout de Français d’Algérie....
Je vous rappelle que vous me les avez déjà gonflés en 2009 (15 août 1944, l’Armée d’Afrique débarque en Provence pour libérer la France) avec pour épilogue le fameux post 15668 de LOIC : ((Cette empoignade épistolaire entre deux bretteurs de fort talent, nous ramène au roman d’Alexandre Dumas les Trois Mousquetaires...D’Artagnan , Gascon d’ALGER arrivé à Paris doit se battre avec Portos (n’y voyez aucune allusion à PATHOS)...Jean-Louis et Guy nous l’avons compris ne sont pas hommes à se laisser marcher sur les pieds (on disait de notre temps, à l’époque où tout le monde comprenait le sens du mot : homme d’honneur. Certains en parlent encore « de l’honneur », sans en savoir la moindre signification, MAIS LAISSONS TOMBER.))
# Le 26 janvier 2014 à 19:56, par Menhir En réponse à : Quel prix pour les Français d’Algérie ?
« ... vous commencez sérieusement à me les gonfler... »
Bonne réponse. A moi également.
Et je vous renvoie à votre réflexion : Et vous même, aimez vous les Français de Métropole ? Tous des cons à mettre dans le même sac ? C’est ça qui m’agace.
Personnellement, j’ai donné des preuves que j’appréçiais vos compatriotes en particulier à avoir travaillé sur votre Encyclopédie de l’AFN et avoir des Amis chers PN, ou alors, vous êtes bouché.
Néanmoins ayant été élevé différemment de vous dans d’autres contextes et que vous détenez seul les vérités, je pense que nous ne pourrons jamais nous entendre. Je regrette de m’être battu pour vous. Vous ne m’entendrez plus jamais, ça n’en vaut pas la peine et retourne donc non pas vers les bonnets rouges dont j’en ai rien à foutre, mais vers mes pierrefittes, les pierres levées dites « Menhir ». Au moins celles là me fouteront la paix, je l’espère.
Je regrette Marc, il vaut mieux que je dégage la piste.
# Le 27 janvier 2014 à 09:53, par NJ_Publication En réponse à : Quel prix pour les Français d’Algérie ?
Je connais un peu Jean Louis et il est comme toi assez « épidermique » !
Votre vécu à tous les deux est lourd, même s’il est très différent !
Je ne vous demande pas de devenir « copains », mais je pense qu’une sorte de cohabitation pacifique est possible.
Si l’on revoit calmement cette péripétie, à l’origine de l’agression, je pense qu’il faut mettre la photo publiée, qui, même si à l’évidence, fait partie du sujet, ne peut objectivement constituer une « bonne entrée en matière ».
Beaucoup se sont sentis agressés par cette photo, je l’ai ôtée en laissant sa trace.
Point à la ligne !
De la même façon que je souhaite depuis toujours que des harkis viennent écrire dans NotreJournal, je souhaite aussi des avis différents, qui peuvent être ou non, contradicteurs les uns des autres....
Ici on n’est pas le monde de langue de bois, et tout peut être dit...
Ceci dit je ne peux forcer personne à rester, mais je pense que les endroits de « frottement » sont si peu nombreux qu’on devrait tout faire pour que celui ci subsiste...
C’est aussi une bonne façon de faire comprendre à tous, que le sujet de l’Algérie n’est pas anodin du tout et il n’est pas important car ils nous concernent, il est important car il concerne la TOTALITÉ de la société française...
Alors je dis, restez, envoyez vous des vannes (mesurées siouplait !!) mais débattons ! On ne rapprochera pas les deux rives du fleuve, mais on pourra peut être, un jour, trouver un gué !
# Le 27 janvier 2014 à 10:25, par Jean-Louis En réponse à : Quel prix pour les Français d’Algérie ?
Pas de problème, mon Cher Marc en ce qui me concerne : "J’y suis, j’y reste".
Pour clore le débat, une petite citation de Wikipédia :
# Le 27 janvier 2014 à 10:55, par NJ_Publication En réponse à : Quel prix pour les Français d’Algérie ?
CQFD ! Jean-Louis ..
Quand à notre ami Menhir, on souhaite le lire .. Dans tous les cas, certaines de ses publications antérieures seront mises en ligne pour l’intérêt et le plaisir de tous ... (sauf opposition formelle de sa part !)
Pour ceux qui veulent aussi suivre son travail considérable dans l’Encyclopédie, je vous invite à visiter :
http://encyclopedie-afn.org/Spécial:Contributions/Coat
Sa première intervention date du 8 juillet 2006, l’Encyclo avait un an et demi !!
# Le 27 janvier 2014 à 11:56, par Menhir En réponse à : Quel prix pour les Français d’Algérie ?
J’espérais la Paix. Je n’en baisse pas les bras. Suis tout simplement fatigué, désabusé. Il ne me sert à rien de se battre contre des moulins à vent et boxer dans des édredons. Un rappel cependant, j’ai devant moi un ouvrage décoré d’une panthère noire… ça me rappelle des souvenirs, et je vous en cite quelques lignes :
« Les premiers à avoir été épurés avaient des sympathies pro… connues qui valurent d’être éloigné de commandement. Sans explication, soit avec mutation, soit laissés sans affectation ou envoyés dans des subdivisions sans espoir. La mort dans l’âme, ulcérés, blessés moralement sinon physiquement, beaucoup demandèrent leur mise à la retraite. Certains même se retrouvant sans pension. Peu après, d’autres s’en sont allé, écoeurés, et ont été peupler à Paris ou en province des stages de reconversion vers une activité civile. Les antennes se sont étiolées, et de l’avis de ceux qui ont assisté à cette désintégration de l’intérieur des unités qui furent sans aucun doute les plus belles de l’Armée française, le spectacle a été éprouvant. Un véritable désastre. Quelques-uns échappèrent au vent de la calamité, au prix de leur amour propre, il leur a fallu surmonter tous les pièges de la… qui n’a jamais eu autant de dossiers à éplucher. Comme jamais personne n’est blanc, subsister sans se renier relevait de la performance du défi. La recollection étant passée, même sans « moustaches et d’attitude fort et clair », quelques-uns transitèrent par Fresnes sur le chemin des tribunaux… Maintenant disparus, le dernier il y a peu de temps, très peu d’entre eux sont partis avec reconnaissance, ni fleur, ni couronne.
En majorité, à quelques exceptions prêt, ils étaient tous Métropolitains. Ils en avaient eu marre de se faire Niquer par tous ceux qui n’avaient pas le sens de l’honneur. Ils n’avaient pas été suivis, ni compris et avaient été laissés seuls par une populace vivant des deux côtés de la Méditerranée qui avait eu peur. »
Est-ce que ce rappel sert à grand-chose ? Maintenant je m’en fout, ma guibolle me tire, las et écoeuré de la connerie humaine, ou plutôt inhumaine, je décroche la canne que l’on m’a offert qui, par dignité à me tenir encore debout évitais d’utiliser. J’ai envie maintenant de véritablement prendre ma retraite.
# Le 27 janvier 2014 à 13:08, par NJ_Publication En réponse à : Quel prix pour les Français d’Algérie ?
Il est assez certain que parmi les cocus de cette triste aventure, les pieds noirs ne sont pas les seules victimes.
L’évocation que tu fais de ceux qui ont été « reconditionnés », métros d’origine, est loin d’être une situation agréable !!
Notes, cependant qu’elle est mal connue et que rien ne remplacera les témoignages.
Évidemment, dans l’absolu cela ne sert à rien, car le passé est révolu, époque où ceux qui avaient une notion de l’intégrité ont été bouffés par le conformisme ambiant, mais quelque part cela peut aussi ressembler fortement à l’actualité qui tend à déliter, les derniers points de repères un peu cohérents ! Contre ... rien du tout !
Témoigner c’est déjà pas mal ... même si on ne sait pas bien clairement à quoi serviront ces témoignages.
Si tu as un peu d’énergie encore, n’oublies pas mon projet avec ta photo...(celle que tu m’as envoyé) pour un site de Souvenirs et de vérités ! On en reparle ?
# Le 27 janvier 2014 à 13:35, par Menhir En réponse à : Quel prix pour les Français d’Algérie ?
Ma photo, Marc, c’est une dépouille. Une image. Elle est propre. Il n’y a pas de résiné transformé en boudin de cuisine moderne dessus. Elle a été nettoyée et repassée chez un Quik Matic de mon quartier ex-populaire. Tu peux en faire ce que tu souhaites en bien, le faire. Seulement en bien. Amitiés.
# Le 9 octobre 2020 à 18:40, par Suzanne de Beaumont En réponse à : Quel prix pour les Français d’Algérie ?
Le débat sur le terme pied noir a pris, pour moi, une tournure si agressive, que j’en suis mal à l’aise.
Pour moi cette appellation a été substituée « aux algériens » parce que leurs originaires étaient si diverses qu’on ne pouvait pas les rattacher à une seule nation.
Beaucoup d’arabes avaient adopté la nationalité française. Tous ceux qui avaient été enrôlés dans l’armée en 14 ou en 39 n’ont jamais renié leur nationalité, même après l’indépendance, ils ont opté pour la double nationalité, mais n’ont surtout pas refusé les avantages pécuniaires conséquents. Beaucoup de bourgeois arabes, médecins, avocats et j’en passent avaient aussi la nationalité française et n’ont fait qu’adopter la double nationalité après l’indépendance.
Comment appeler cet ensemble qui avait construit un pays et y vivaient en bonne intelligence imparfaite comme tour les peuples du monde. Pieds noirs, avec ce caractère méprisant des parisiens pour tout ce qui n’est pas de Paris, convenait parfaitement aux français.
Mais tous les français n’étaient pas systématiquement méprisant, au contraire les anciens combattants parlaient de leurs amis et frères de combat avec beaucoup d’amitié. C’est pourquoi je finis par accepter l’appellation pied noir qui englobe beaucoup plus d’arabes qu’il n’y parait.